8 avril 2012

Après le NIMBY, l'ère du BIMBY ?

Vous avez sans doute entendu parler du syndrome NIMBY (Not In My Backyard, "pas dans ma cour"), par lequel on tolère très bien les nuisances nécessaires au fonctionnement de notre ville moderne (routes, aéroports, antennes relais de téléphonie mobile, usines d'incinération des déchets, etc.), mais chez les autres ! Si les excès des NIMBY (le terme désigne aussi bien le phénomène que les personnes chez qui il se manifeste) sont connus et bien documentés, ce terme est parfois utilisé à tort par les autorités ou les professionnels pour discréditer toute opposition ou toute proposition alternative, parfois légitime, venant des habitants.

C'est précisément l'inverse que se propose de faire le projet BIMBY (Build In My Backyard, "construis dans ma cour"), tout en s'attaquant à un des problèmes les plus épineux de l'urbanisme contemporain : la densification des tissus pavillonnaires. Ce projet de recherche, regroupant collectivités locales, CAUE, écoles d'architecture et laboratoires de recherche et co-piloté par deux CETE, a été sélectionné en 2009 par l'ANR dans le cadre de l'appel à projets "villes durables".
Simon Boudvin, Semi-collectif, 2003

2 avril 2012

Vers un urbanisme "crowd-funded" ?

Le "financement participatif", ou crowd-funding en anglais (littéralement "financement par la foule"), est un mode de financement alternatif aux circuits classiques (banques, investisseurs, mécénat des grandes entreprises), dans lequel une multitude d'internautes contribue financièrement à un projet, généralement sans attente d'un retour sur investissement sonnant et trébuchant. La contrepartie se situe à un autre niveau, celui de la reconnaissance publique ou du sentiment d'appartenance à une communauté. Dans le cas d'un film crowd-funded, par exemple, l'ensemble des "coproducteurs" apparaîtront au générique.

Si les exemples se multiplient depuis quelques années dans les arts plastiques, la musique ou le cinéma (David Lynch lui-même y a fait appel), quelques projets intéressant l'urbanisme commencent à apparaître, venus pour le moment (sans surprise) de pays libéraux comme les Etats-Unis ou les Pays-Bas. Illustrations.
Le projet + Pool sur l'East River à New York City

25 mars 2012

Une ferme sur les toits d'un grand ensemble ?

Saluons le lancement début 2012 du Laboratoire d'Urbanisme Agricole, association créée à l'initiative de l'agence d'architecture SOA, du bureau d'ingénierie environnementale Le Sommer Environnement et du bureau d'études de Gally, spécialisé en paysage et en innovation végétale et agricole.

L'association s'inscrit dans la lignée des travaux de Dickson Despommier, professeur de santé publique à l'Université de Columbia, qui travaille depuis 1999 au concept de "ferme verticale". Parmi les différentes tendances de ce que l'on nomme agriculture urbaine, nous sommes donc ici clairement face au modèle "intensif - métropolitain", et non face au modèle "extensif - périurbain" dont on parle plus généralement (cf. les réflexions en cours sur le Plateau de Saclay par exemple). Nous aurons l'occasion d'en reparler.

SOA est l'auteur du très remarqué projet (utopique) de "tour vivante" en 2005, tour mixte de bureaux et de logements intégrant une production maraîchère intensive et un point de vente, et plus récemment du (non moins utopique et un brin provocateur) projet "Urbanana", une ferme intensive de bananes sur les Champs-Elysées, associée à des laboratoires de recherche, un restaurant, une boutique ainsi qu'un espace d'exposition !
La tour vivante (c) SOA

11 mars 2012

La ville productive : passage à l'acte !

Je publie aujourd'hui un texte que j'ai rédigé pour alimenter l'offre du groupement "Printemps urbain", constitué autour de l'agence X-Tu, pour l'appel d'offres visant à mettre en place le nouveau Conseil scientifique de l'AIGP. Il s'agit de quelques éléments de cadrage sur le thème (qui m'est cher) de la ville productive et de sa mise en oeuvre concrète.

"Le concept de ville productive consiste à la fois à relocaliser au plus près du consommateur et à décentraliser les modes de production traditionnels : chaque citadin (on pourrait dire chaque citoyen), chaque acteur du territoire (collectivité, entreprise, association, etc.) devient, à sa petite échelle, producteur (d’énergie, de produits agricoles, etc.).

26 février 2012

Mais où s'arrêteront-ils ?

L'AFNOR envisage la création d'une norme sur le biomimétisme et vient d'annoncer la mise en place d'un commission de normalisation sur le sujet. La tendance est internationale puisque l'impulsion vient de l'ISO, organisation internationale de normalisation.

Rappelons que le biomimétisme est une démarche consistant à s'inspirer des créations de la nature pour répondre à des besoins bien humains. Cela ne date pas d'hier (les Eskimos auraient beaucoup appris de l'observation des ours polaires pour chasser ou se réchauffer...) mais les progrès de la science ont multiplié les opportunités. Le biomimétisme est aujourd'hui souvent associé à une recherche d'économie de moyens : être efficace avec des choses simples. En cela, il constitue l'une des tendances fortes du design écologique.

19 février 2012

L'arbre et le hollandais flottant

Koen Olthuis, fondateur de l'agence Waterstudio.NL, a de la suite dans les idée. Celui qui se surnomme lui-même le "hollandais flottant" dessine depuis 10 ans des bâtiments, voire des villes entières, qui flottent sur l'eau (c'est-à-dire le plus souvent sur pilotis). Dans le contexte des Pays-Bas, qui cherchent à expérimenter la "dépoldérisation" face à la montée du niveau des mers, c'est-à-dire une nouvelle façon d'occuper leur territoire ne se basant plus uniquement sur une stratégie de défense (et de défiance) vis à vis de l'eau, cela peut avoir du sens. Dans le contexte de Dubai, cela donne des choses plus douteuses, comme un chapelet d'îles artificielles en forme de poème arabe - projet évidemment arrêté par la crise.


Son dernier projet est assez surprenant puisqu'il s'éloigne un peu de son idéal, qui est d'amener l'homme à habiter sur l'eau. Il s'agit d'un "arbre" artificiel, grosse structure flottante (on ne se refait pas) destinée à devenir un sanctuaire de biodiversité, à la fois sous et au-dessus de l'eau, à quelques encablures des côtes urbaines. L'homme n'y est pas le bienvenu - mais résistera-t-on longtemps avant de proposer à quelques happy fews fortunés la visite d'un objet aussi extraordinaire ?
Un Sea Tree au large d'une mégalopole (c) Waterstudio.NL

11 février 2012

Relire la Charte d'Athènes


Couverture de l'édition de 1957
Le Corbusier, grand apôtre des "temps nouveaux", n'est a priori pas suspecté d'être un grand écologiste. Pourtant, à relire la Charte d'Athènes, on y découvre quelques phrases que ne renieraient pas aujourd'hui les plus sérieux des AMO développement durable :

4 février 2012

La tour, miroir de la crise ?

Une étude de Barclays Capital, parue le 10 janvier 2012, démontre avec force courbes et diagrammes une importante corrélation  entre la construction de tours de plus en plus hautes et l'apparition de crises économiques.

Tout aurait commencé en 1870, date à laquelle l'achèvement du siège de l'Equitable Life Assurance Society à New York, premier gratte-ciel du monde selon certains, en tout cas premier immeuble de bureaux équipé d'ascenseurs (43 m, soit à peine un IGH aujourd'hui), aurait annoncé la "Longue Dépression" qui toucha les Etats-Unis et l'Europe et l'Europe entre 1873 et 1879.
L'Equitable Life Assurance Building à New York

28 janvier 2012

Une autre ville, c'est parti !

Les débuts d'année sont propices aux bonnes résolutions. 2012 ne fera pas exception, avec le lancement de ce blog en parallèle de mon activité de consultant indépendant (www.uneautreville.com). Espérons qu'il durera plus longtemps que le superbe vélo d'appartement (bonne résolution 2010) que je viens de revendre sur Leboncoin...

Au programme, si tout va bien donc, de l'actualité, des projets, des réflexions sur les thèmes de l'urbanisme éco-responsable...

A très bientôt,