Rappelons que le biomimétisme est une démarche consistant à s'inspirer des créations de la nature pour répondre à des besoins bien humains. Cela ne date pas d'hier (les Eskimos auraient beaucoup appris de l'observation des ours polaires pour chasser ou se réchauffer...) mais les progrès de la science ont multiplié les opportunités. Le biomimétisme est aujourd'hui souvent associé à une recherche d'économie de moyens : être efficace avec des choses simples. En cela, il constitue l'une des tendances fortes du design écologique.
Les exemples en architecture sont nombreux, notamment en structure et en génie climatique. Par exemple, le système sophistiqué de régulation thermique des grandes termitières africaines aurait inspiré l'architecte Mike Pearce pour la ventilation passive de l'Eastgate Centre à Harare (Zimbabwe), grand complexe de 31 600 m² de bureaux et de commerces ouvert en 1996. D'autres architectes se réclamant du biomimétisme, comme Santiago Calatrava, ont une approche finalement plus plastique que d'économie de moyens.
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L'Eastgate Centre à Harare, avec ses cheminées de ventilation caractéristiques |
Comment ne pas rester dubitatif devant la volonté de normaliser le biomimétisme ? Les Eskimos ont-ils eu besoin d'une norme ? Le but est-il de développer le biomimétisme ou juste de faire le tri dans le sérieux des nombreuses personnes qui s'en réclament ? Que va réellement apporter cette norme ? A part bien sûr un argument commercial pour les produits labellisés.
Quelle est la prochaine étape ? Normaliser la créativité ?
Lire le communiqué de presse sur le site de l'AFNOR
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