Tout aurait commencé en 1870, date à laquelle l'achèvement du siège de l'Equitable Life Assurance Society à New York, premier gratte-ciel du monde selon certains, en tout cas premier immeuble de bureaux équipé d'ascenseurs (43 m, soit à peine un IGH aujourd'hui), aurait annoncé la "Longue Dépression" qui toucha les Etats-Unis et l'Europe et l'Europe entre 1873 et 1879.
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L'Equitable Life Assurance Building à New York |
L'étude multiplie les exemples, les plus frappants étant sans doute le Chrysler Building (1930) et l'Empire State Building (1931), achevés juste après la crise 1929, ou encore le World Trade Center (1972-1973) et la Sears Tower de Chicago (1974), contemporains du premier choc pétrolier et de la fin du système financier de Bretton Woods. L'histoire continue avec les Petronas Towers (1997), qui annoncent la crise asiatique de la fin des années 90, et avec Burj Khalifa qui est devenue en 2008 (tiens, tiens...) la plus haute structure du monde et qui culmine aujourd'hui à 828 m.
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Burj Khalifa en construction en 2007, à l'époque où elle s'appelait encore Burj Dubaï... |
L'explication avancée par la Barclays repose sur une "mauvaise allocation du capital" : une trop grande disponibilité du capital conduirait à un boom de la construction, avec des projets de plus en plus ambitieux - et dispendieux, suivi d'une correction économique. De là à ce que la banque parle de gaspillage, il n'y a qu'un pas...
L'utilisation massive d'un capital disponible (qu'il soit financier, humain ou matériel) pour se faire concurrence et construire des structures toujours plus hautes ne date pas d'hier et a déjà conduit à des crises. Dans un tout autre contexte, on peut évoquer les moai de l'île des Pâques et la course à celui qui aura la statue la plus haute à laquelle se sont livrés les chefs de l'île, contribuant certainement à sa déforestation massive et à l'effondrement de sa population.
Ensemble de moai sur l'île de Pâques |
Lire l'étude complète de Barclays Capital ici